JEUDI 14 AOUT 2014,
SAINT MAXIMILIEN KOLBE
Au coeur de la barbarie dont seuls les hommes sont capables, il existe des traits de lumière
qui permettent de garder de l’espérance pour l’humanité.
Le 14 août 1941, mourrait à Auschwitz, euthanasié par ses bourreaux, le prêtre
Maximilien Kolbe. Le paganisme et l’athéisme des nazis les ont empêché de comprendre
que ce matricule était ce franciscain polonais fondateur de la Milice de l’Immaculée,
véritable institution spirituelle au rayonnement mondial jusqu’au Japon pour faire aimer le
Saint Nom de la Vierge Marie.
La veille de la plus grande fête de la Vierge, le Père Kolbe offrait sa vie à Dieu par Marie,
dans une cellule profonde des caves du plus terrible des camps de concentration. Celui qui
avait déployé des imprimeries dans le monde entier pour former les chrétiens à la prière,
au chapelet, à la profondeur juste et équilibrée d’une relation à la Vierge Marie qui ne
fasse pas d’ombre à Jésus son Fils l’unique Sauveur, ce petit prêtre volontaire mourrait
dans l’ombre d’un cachot pour ne pas faire d’ombre à la Vierge célébrée le lendemain.
Comment pourrions-nous douter qu’au Ciel, le regard pur et attendri de la Mère du Christ
ne fut pas celui qu’il croisa pour passer de la passion à la résurrection ?
Comment pourrions-nous continuer de douter de la présence de Dieu dans notre monde
quand 40 ans plus tard, en 1982, le Pape Jean-Paul II canonisa Maximilien Kolbe en
présence du père de famille qu’il avait remplacé pour mourir à sa place ?
Comment ne pas recevoir une lumière nouvelle de ces 3 polonais, Karol Wojtyla,
Maximilien Kolbe et Franciszek Gajowniczek, en ces jours particulièrement troublés pour
notre humanité avec ces foyers d’intense barbarie ? Un pape ayant mis le M de Marie sur
son blason, un prêtre ayant consacré sa vie à la Vierge et un père de famille fidèle à son
épouse même au risque d’y perdre sa propre vie… voilà trois hommes rassemblés qui nous
permettent d’espérer pour l’humanité. Et cette espérance, vous l’avez bien compris, passe
par la femme. La Vierge, la Mère, l’Epouse. Celle que nous célébrons déjà par anticipation
dans la fête de Saint Maximilien Kolbe et tout à l’heure dans la procession à Notre-Dame
de Bonsecours. C’est dans cette articulation pleine de grâce entre l’homme et la femme
que peut régner la paix dans nos coeurs. C’est dans cette communion entre l’homme et la
femme que peut se construire la paix pour notre monde. Car c’est dans la distorsion du
rapport homme-femme que naissent les guerres civiles ; c’est dans le désaccord entre
l’époux et l’épouse que se détruisent les sociétés. A partir de ces deux moments, plus
aucune barrière n’empêche la disparition d’Abel, puisque Caïn a décidé de sa toute
puissance. Ces trois polonais ont manifesté la triple faiblesse de l’homme et donc la triple
attente de la femme : la prière du pape, l’humilité du prêtre, la peur du père de famille ; La
femme a retenu la main du terroriste qui voulait abattre le Pape ; la Vierge a reçu le
chevalier qui avait parcouru le monde pour la lui présenter ; la mère a protégé son fils pour
lui redonner confiance et lui permettre de continuer sa mission de père.
Pour l’Irak, pour la Centrafrique, pour la Syrie, pour la Terre Sainte et pour la France,
demandons à Saint Maximilien Kolbe de faire de nous des témoins de cet équilibre dans
nos relations pour que l’Evangile du Christ règne, par Marie, en chacun de nos coeurs.
Amen.
Geoffroy de la Tousche
Curé de Dieppe