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90 ANS DU SCOUTISME A DIEPPE

EGLISE SAINT-JACQUES

DIMANCHE 18 MAI 2014

Depuis le 19 mars 2013, pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, nous avons

un Pape issu de la Compagnie de Jésus, les jésuites.

Cette compagnie a été fondée par saint Ignace de Loyola, un peu comme une armée

du Christ, pour diffuser la Bonne Nouvelle de son salut. Mais ces soldats sont

devenus en vérité des amis de Jésus. Ignace leur a laissé une prière que nous sommes

nombreux à connaître dans cette église ce matin. C’est la prière scoute.

Permettez-moi de la présenter à ceux qui ne sont pas scouts dans notre assemblée,

puisque tous les scouts la connaissent et la prient tous les jours :

Seigneur Jésus,

Apprenez-nous à être généreux,

A Vous servir comme Vous le méritez

A donner sans compter,

A combattre sans souci des blessures,

A travailler sans chercher le repos,

A nous dépenser, sans attendre d'autre récompense,

que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté.

Cette prière est assez fondamentale pour notre vie chrétienne, car nous avons peu de

prières qui s’adressent directement à Jésus. Un peu comme si l’Eglise nous disait que

l’on devait chacun trouver notre manière de nous adresser à celui qui veut devenir

notre frère. Nous n’avons qu’un seul Père et pour l’honorer, l’adorer et le faire

connaître, Jésus nous a transmis sa propre prière : le Notre Père. Mais pour parler à

Jésus, nous pouvons nous appuyer sur la prière des saints. Et saint Ignace nous a

laissé un témoignage de son coeur ouvert, de sa relation si particulière avec Jésus.

Aujourd’hui Dieppe est en fête, car nous fêtons les 90 ans du scoutisme dans notre

ville. Cela veut dire que nous célébrons une empreinte. Un peu comme la marque du

sabot d’un animal dans la terre mouillée du matin. Il y a l’empreinte du scoutisme

dans Dieppe. C’est-à-dire l’empreinte du service, l’empreinte de la générosité,

l’empreinte d’une fatigue non calculée, bref l’empreinte de la volonté de Dieu. Bien

sûr cela ne date pas de 90 ans seulement et l’église Saint-Jacques en est la preuve.

Bien sûr, ces caractéristiques de Dieppe ne sont pas uniquement liées au scoutisme,

mais lorsque nous écoutons les anciens, nous nous rendons compte que beaucoup ont

reçu par ces mouvements chrétiens de jeunesse. Et nous sommes nombreux à nous

désoler que le scoutisme n’ait plus l’éclat ni la fraicheur si caractéristique de la

jeunesse. A la fameuse patrouille des castors, libre d’actions extraordinaires dans son

terrain vague, se réunissant en équipe et lançant des défis à la pseudo-patrouille

racaille de la cité d’en face, a succédé maintenant une encyclopédie des interdits,

savamment orchestré par des adultes inquiets de la traçabilité de la nourriture pendant

le camp plutôt que de permettre la rencontre joyeuse des différentes jeunesses de

notre pays appelées à construire un monde de paix. Cela signifie que le scoutisme

doit réapprendre l’empreinte dans la ville. Parce que personne ne marche avec un

frigidaire sur le dos ou avec une encyclopédie même dans son Smartphone.

Là où l’on voudrait interdire à la jeunesse de se rencontrer, j’invite les scouts de

Dieppe à prendre les nouveaux chemins pour marquer Dieppe pour les 90 ans à venir

d’une nouvelle empreinte.

Je voudrais que les scouts de Dieppe parcourent le Val Druel et les Bruyères, flânent

au Pollet et sympathisent avec les marins qui rentrent de la pêche !

J’aimerais que les enfants et les jeunes qui tournent sur la place en face de la chapelle

Saint François à Neuville puissent s’endormir le soir à cause de la fatigue d’une

marche dans la forêt ou d’un bon plongeon dans la mer !

Je rêve de camps d’été renouvelés dans leur formule et leurs projets pour que les

scouts de Dieppe nous rappellent l’incroyable génie de Baden Powell pour les gamins

de ses cités anglaises ultra-violentes où la délinquance et la mauvaise santé étaient

déjà au rendez-vous de la misère.

J’aimerais que les enfants et les jeunes de Dieppe, quelque soit leur quartier puissent

devenir les éclaireurs de la société de demain plutôt que les esclaves de réseaux

sociaux qui ne leur donnent ni amis ni projets ni beauté.

Alors des talents cachés vont jaillir.

Alors nos regards vont changer.

Alors nous allons comprendre que le coeur de l’homme est toujours à la recherche du

beau, du vrai et du juste.

Alors les scouts de Dieppe vont donner à Dieppe une nouvelle profondeur de vie.

Pendant ce temps pascal, nous découvrons comment les premiers chrétiens ont appris

à s’organiser, non pas pour rester entre eux, mais pour trouver, par l’inspiration de

l’Esprit Saint, les formules pour rejoindre l’humanité entière. Ils n’avaient pas de

complexe. Et pourtant leur nombre était bien plus petit que le nombre de scouts à

Dieppe, que le nombre de jeunes qui font leur profession de foi, que le nombre de

chrétiens pratiquants du dimanche à Dieppe. Ils n’ont pas eu peur d’inventer une

structure attentive aux veuves et aux orphelins. Ils ont appelé sans cesse des hommes

et des femmes à servir leurs frères et soeurs dans un esprit de générosité et de don de

soi, pour le nom du Christ. Les apôtres de l’Evangile de ce jour sont même d’une

certaine manière les éclaireurs de Jésus : avec leurs questions qui ne ressemblent à

rien et qui montrent qu’ils n’ont encore rien compris, ils obligent Jésus à leur donner

des réponses fondamentales sur l’unité avec son Père, sur la relation les uns avec les

autres et sur le témoignage qu’ils auront à porter au monde après sa résurrection. Ces

hommes n’étaient pas tous instruits, n’avaient pas tous du courage, mais ils avaient la

foi au Christ et c’est cette foi humble et simple, pleine de doutes, qui leur a permis de

se donner complètement et de changer la face du monde.

Aujourd’hui, c’est la même chose. L’Eglise d’Occident, l’Eglise en Europe, l’Eglise

en France, vit une réalité complexe qui l’oblige à réajuster ses habitudes, non pas

parce qu’il y a moins de prêtres mais parce que la société évolue. Son rapport à Dieu,

au Christ, à l’Eglise et même aux pauvres et aux laissés pour compte, n’est plus ni

automatique, ni obligatoire, ni social, ni relationnel. La société française est sortie de

la foi catholique traditionnelle. Ceux que cela effraient sont devenus des intégristes.

Ceux qui croient à la permanence du Christ sont en train d’adapter avec courage et

lucidité leur vie chrétienne non pas à l’anonymat d’une civilisation en déclin mais à

l’évangile de Jésus Christ. Le temps d’une nouvelle évangélisation de la France est

bien là. Cela bouscule comme le Christ a bousculé sa génération il y a 2000 ans et il a

été mis à mort. Il a tout perdu à vue humaine. Mais Dieu le Père l’a ressuscité d’entre

les morts pour faire de lui le Seigneur de la vie. Nous aussi nous comprenons avec

douleur que nous devons mourir à nos certitudes pour laisser Dieu nous ressusciter

comme il le voudra, pour que le monde croie.

Alors pour manifester notre foi en Jésus, pour exprimer notre foi en la promesse de

l’immortalité, j’invite maintenant tous les scouts de l’assemblée, ceux qui le sont

depuis 90 ans et ceux qui sont arrivés cette année, à se lever et à chanter pour Dieu,

chanter pour Dieppe, chanter pour cet anniversaire du scoutisme à Dieppe, le chant

de la promesse scoute. Avec ferveur, que cet anniversaire nous renouvelle, nous

encourage et nous permette de relever les défis de la famille et de la jeunesse pour

Dieppe, la France, l’Europe et le monde :

1. Devant tous je m'engage

Sur mon honneur,

Et je te fais hommage

De moi, Seigneur !

3. Fidèle à ma Patrie

Je le serai ;

Tous les jours de ma vie,

Je servirai.

Je veux t'aimer sans cesse,

de plus en plus,

Protège ma promesse,

Seigneur Jésus !

4. Je suis de tes apôtres,

Et chaque jour

Je veux aider les autres

Pour ton amour.

2. Je jure de te suivre

En fier chrétien,

Et tout entier je livre

Mon coeur au Tien.

5. Par dessus les frontières

Je tends la main

L'Europe de mes frères

Naîtra demain.


Geoffroy de la Tousche

Curé de Dieppe

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